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CCE de TUI/Transat : Nous sommes face à un plan social déguisé

Surpris par l'ampleur du plan de départ volontaire, visant 322 postes, le CCE estime les conditions de départ largement insuffisantes. Le cadre de travail sera aussi dégradé pour les employés amenés à rester, si la direction campe sur ses positions, estime-t-il.

"C'est un plan social déguisé", lâche Lazare Razkallah, secrétaire du comité central d’entreprise (CCE) de TUI/Transat, qui s'attendait à un plan de départ volontaire visant environ 250 postes dans le cadre du projet de fusion baptisé One.

"La majorité des salariés dont les postes sont supprimés n'auront pas de solution de reclassement acceptable", juge-t-il. Et de rappeler que Pascal de Izaguirre, président de TUI France, a certes évoqué la création de 94 postes, mais au conditionnel. La direction a aussi affirmé qu'il n'y aurait pas de départ contraint, ajoutant que seuls les collaborateurs volontaires au départ quitteraient l'entreprise.

Renégocier les conditions de départ

Lazare Razkallah est particulièrement déçu par les conditions de départ exposées le 21 février aux instances représentatives du personnel (IRP) par la direction. "Le plan de reclassement prévu court sur 6 à 13 mois. C'est une moquerie. Nous souhaitons obtenir une durée de 12 à 18 mois, voire 24 mois. L’indemnité de départ est pour sa part fixée à 0,5 mois du salaire brut de référence, mais elle est plafonnée" à deux fois le plafond annuel de la Sécurité Sociale, soit 78 456 €.

"Si la direction veut que les gens partent, il faut qu'elle s'en donne les moyens ! Or le groupe a les moyens, TUI a réalisé des bénéfices d'un milliard d'euros l'an passé, et a racheté Transat France pour 55 à 60 millions d'euros. De plus, le groupe crie haut et fort qu'il est ambitieux, pour devenir le leader".

De nombreux services touchés

Transat France sera-t-il davantage touché par une salve de départs ? Les équipes de Look Voyages et de Vacances Transat pourraient l'être, en raison de leur déménagement vers les locaux de Levallois-Perret (92), siège actuel de TUI France.

Sur le papier, de nombreux services des deux entités qui fusionnent sont impactés, déplore Lazare Razkallah : 30 postes supprimés à Lyon, 30 dans les TUI Store, 60 dans les agences Look, 50 au tour-operating, 40 à la finance, une trentaine à la DSI… Le bon fonctionnement de certains pôles est du coup en danger, craignent les syndicats.

"Nous allons nous battre contre les suppressions de poste, pour les employés qui partent, et ceux qui restent", résume le secrétaire général, qui a repris le dialogue avec la direction. La prochaine réunion du CCE, c'est demain, vendredi 24 février. Les négociations ne font que commencer.

1200 postes supprimés en 3 plans

Le 6 juin, les IRP doivent rendre un avis sur le plan de départ volontaire – au demeurant consultatif. "Si une majorité des organisations syndicales ne le valident pas, la direction devra le faire homologuer par la Direccte", rappelle le secrétaire général.

Avec Convergences (plan de sauvegarde de l’emploi touchant 555 postes en 2012) et Perspec’TUIves (plan de départ volontaire de plus de 300 postes en 2013), le groupe TUI a déjà supprimé près de 900 postes en France.

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