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Brexit : l’onde de choc se propage jusqu’au tourisme

Ils l’ont fait. Les Britanniques ont voté hier pour une sortie de l’Union européenne, avec pour conséquence immédiate une baisse de 10% de la livre sterling. De quoi inquiéter l’industrie du voyage, qu’il s’agisse du transport aérien ou du tourisme réceptif en France.

"Out". Les Britanniques ont tranché hier, jeudi 23 juin, en faveur d’une sortie de l’Union européenne (UE). Ce vendredi matin, à 7 heures, le gouvernement a publié les chiffres officiels du référendum : avec 51,9% des suffrages, le Brexit (pour "Britsh Exit"), l’a emporté assez largement, alors même que les derniers sondages prédisaient une victoire des partisans du maintien dans l’UE.

La livre sterling en chute libre

Depuis, l’onde de choc se propage, avec ses premiers effets, et non des moindres : le premier ministre britannique David Cameron a annoncé qu’il démissionnera d’ici le mois d’octobre, les marchés boursiers sont en alerte noire, et la valeur de la livre sterling a chuté de 10% ce matin. Une baisse qui pourrait atteindre les 20%, selon les experts.

De quoi faire trembler les économies européennes, notamment l’industrie du tourisme, qui fait partie des secteurs les plus exposés avec les loisirs et l’immobilier.

Un marché source crucial pour la France

La France, deuxième destination des Britanniques avec 11,8 millions de touristes en 2014 selon Atout France, pourrait en effet souffrir de la baisse de la livre sterling qui ferait dégringoler le pouvoir d’achat outre-Manche. Un appauvrissement synonyme de moins de voyages, mais aussi de dépenses moindres sur place.

"La dévaluation de la livre pourrait impacter à court terme les réservations de dernière minute, et à moyen terme les réservations de produits hiver si la situation ne se stabilise pas d’ici l’automne. A ce jour, il est beaucoup trop tôt pour tirer d’autres conclusions à plus long terme", estime Gwenaëlle Maret-Delos, directrice d’Atout France au Royaume-Uni.

Certaines régions françaises sont particulièrement dépendantes du marché britannique. "Si une dévaluation de la livre devait survenir rapidement, cela pourrait avoir un impact immédiat sur les prochaines vacances des Anglais chez nous, comme cela avait été le cas lors de la crise de 2008. Nous allons donc redoubler d’effort pour communiquer auprès de ce marché", a réagi ce matin Cécile Onillon-Patron, responsable du département Tourisme à l’Agence régionale Pays de Loire.

Ryanair et EasyJet, premières victimes 

Inquiétude, aussi, du côté du transport aérien. Les low cost EasyJet et Ryanair, farouches partisanes du "Remain", pour "Rester", sont en effet directement touchées par le Brexit qui implique une remise en question des accords existants.

"Nous croyons en la force de notre business model et en notre capacité à mener notre stratégie avec succès et à générer des bénéfices. Nous avons adressé ce jour une lettre au gouvernement du Royaume-Uni ainsi qu’à la Commission européenne afin de leur demander de faire du maintien du Royaume-Uni dans le marché unique du transport aérien européen une priorité, étant donné l’importance de cette question pour le commerce et les consommateurs", a déclaré dans un communiqué Carolyn McCall, la patronne d’EasyJet.

Ce maintien permettrait aux compagnies européennes de voler librement au sein du Royaume-Uni, et aux compagnies aériennes du Royaume-Uni de voler librement en Europe, comme aujourd’hui.

A terme, une déstabilisation des compagnies britanniques à bas coûts pourrait entraîner une hausse du prix des billets d’avion.

Deux ans de négociations possibles

Sur les rails, Eurostar se montre prudent. "Il est encore beaucoup trop tôt pour présager de notre réaction future par rapport à cette sortie de l’Union européenne. Notre service reste évidemment inchangé", précise le service communication.

Il est vrai que le vote du Brexit n’implique pas la sortie immédiate du Royaume-Uni de l’Union européenne. Selon l'article 50 du traité de Lisbonne, les négociations de sortie pourront durer jusqu'à deux ans.

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