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Bataille aérienne dans le voyage d’affaires

Cabines relookées sur les avions moyen-courriers d'Air France, offres packagées et réseaux redessinés chez Ryanair, programmes de fidélité tous azimuts : la guerre est déclarée pour séduire ou garder la clientèle affaires, fortement rémunératrice.

En présentant le 27 novembre sa nouvelle classe affaires sur les vols moyen-courriers, Air France a répondu à l'offensive pressante des low cost sur cette clientèle à forte contribution financière. 7 800 nouveaux sièges en cuir, installés dans 49 Airbus A319 et A320 qui alimenteront le hub de Paris-CDG, représentent le coeur du nouveau dispositif. L'investissement (50 millions d'euros), visible à compter d'avril 2015, traduit la volonté de la compagnie nationale de monter en gamme sur un créneau où elle se trouve de plus en plus concurrencée par les transporteurs à bas coûts. Ou, plus précisément, par ceux qui ont opté pour un modèle hybride, susceptible, comme chez Volotea, d'attirer près de 20 % de voyageurs d'affaires dans leurs avions. Air France ne se contente pas de relooker ses cabines : au printemps 2015, un petit-déjeuner complet sera servi le matin aux voyageurs de la classe affaires. Le service rappellera les prestations d'un long-courrier avec une boisson d'accueil, du vin ou un digestif. Air France veut également tester le wifi à bord de ses moyen-courriers, pendant une période de trois mois et en formule payante, sur deux de ses A320. Côté billetterie, le transporteur national annonce une nouvelle formule « Economy Flex » à compter d'avril 2015 : billets modifiables sans frais, accès à l'enregistrement prioritaire, sièges garantis à l'avant de la cabine sur tous les avions, combinables avec un retour en classe éco «Mini».

Pas de hausse des prix

En opérant cette relance sur la classe affaires, Air France n'entend pas réorienter ses prix moyens à la hausse : la concurrence des low cost lui interdit une telle manoeuvre commerciale. La compagnie tente, en revanche, de garder sa clientèle affaires sur ses lignes européennes, avec l'appui des programmes de fidélisation spécifiques pour les PMI-PME (BlueBiz) et des contrats à l'année avec les grandes entreprises clientes. La part du moyen-courrier affaires représente 8 % des recettes en billetterie d'Air France. « La classe affaires est un secteur à forte contribution. C'est là-dessus que nous faisons de la marge », reconnaît Claude Maire, directeur régional d'Air France.

Des stratégies diverses

Les compagnies low cost ont toutes intégré une logique commerciale spécifique pour les voyageurs d'affaires, en ordre dispersé. Pour approcher ce marché, certaines comme l'espagnole Vueling ont passé d'emblée des contrats avec les GDS. EasyJet, qui réalise 25 % de son activité en France dans ce segment, a signé dès 2007 avec Amadeus et Galileo et teste, en ce moment, un programme de fidélisation auprès de 13 000 voyageurs fréquents. Volotea, présent depuis seulement deux ans et demi sur le marché français, propose des options typées affaires à la réservation (tarifs Flex) et mise sur les GDS pour attirer cette clientèle sur son réseau point à point entre les capitales régionales. Ryanair est le dernier arrivé avec son offre packagée « Business Plus » présentée le 27 août 2014, après un accord avec Travelport annoncé dès le 27 mars. Le service de ventes aux groupes et aux entreprises est opérationnel au siège, à Dublin, depuis janvier. L'option « Business Plus » permet, pour 69,99 euros, de modifier sa réservation jusqu'au jour du départ. Elle ajoute l'embarquement prioritaire, promet des sièges plus confortables et autorise un bagage de 20 kilos en soute. « C'est déjà un succès. Nous vendons 750 sièges Business Plus par jour, en France, et 4 500 en Europe », indique Yann Delomez, responsable des ventes et du marketing pour la France chez Ryanair. La compagnie irlandaise revendique 27 % de clientèle voyageant pour affaires. Fin 2013, elle a commencé à réorganiser son réseau. Pour la première fois, avec le programme hiver 2013-2014, ses avions se sont posés dans les aéroports « primaires » des capitales : Zaventem (11 destinations) épaule Charleroi dans la zone de chalandise de Bruxelles. Rome Fiumicino, où Ryanair menace désormais Alitalia, complète les vols au départ de Ciampino sur deux destinations business (Barcelone, Bruxelles). En Catalogne, Barcelone El Prat (39 destinations) complète Gérone (39 destinations également) sur le moyen-courrier. Pour boucler cette logique, en France, il ne lui resterait plus qu'à s'installer à Orly ou à Paris-CDG… Ses dirigeants démentent, pour l'instant.

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