Autocars : qui sont les acteurs du marché ?
Libéralisé par la loi Macron, le marché de l’autocar suscite bien des convoitises. Cinq opérateurs dominent le secteur et affinent leur stratégie pour conquérir les routes de France.
La concurrence s’annonce rude. Avec l’adoption de la loi Macron, le marché de l’autocar connaît une petite révolution : désormais, le transport longue distance en France est autorisé. De quoi créer de nouvelles vocations, pour concurrencer la SNCF et le site de covoiturage Blablacar.
Plusieurs opérateurs d'autocars, parmi lesquels des poids lourds du secteur déjà présents sur des liaisons internationales, ont déjà lancé leurs premières lignes intérieures, ou affiché leur intention de s'implanter sur ce marché. Pour l’heure, cinq opérateurs dominent le jeu.
Isilines
La nouvelle marque du groupe Transdev, filiale de la Caisse des dépôts et de Veolia environnement, a été la première à lancer des lignes intérieures en France. Le groupe s'appuie sur sa filiale Eurolines, opérateur de car international, qui transporte 4 millions de voyageurs par an. Isilines, créée pour le marché français, propose le maillage le plus fin pour l'instant. Au total, 17 lignes nationales relient 50 destinations. Pour sa distribution, Isilines parie notamment sur les agences de voyages. (lire encadré).
Transdev, géant mondial du transport, notamment urbain, a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 6,6 milliards d'euros.
Flixbus
Détenu en partie par le constructeur automobile allemand Daimler, et issu de la fusion au début de l'année des deux principaux acteurs d'outre-Rhin, le groupe a su s'imposer sur le marché allemand, libéralisé en 2013. Il détient outre-Rhin environ 75% de part de marché, grâce aux 600 cars qui arborent ses couleurs.
Pour se développer en France, Flixbus va dupliquer le modèle qui a fait son succès, en s'appuyant sur des partenaires locaux qui achètent les autocars et rémunèrent les chauffeurs. Le groupe avance des accords avec une vingtaine d'autocaristes français.
Il ouvrira une ligne intérieure entre Paris et Bourges le 3 septembre et espère devenir numéro un sur le marché français avec une centaine de destinations d'ici à la mi-2016. Flixbus ne révèle pas son chiffre d'affaires.
Megabus
La filiale du groupe britannique Stagecoach, l'un des plus importants opérateurs au Royaume-Uni et très présent aux États-Unis, dessert déjà six villes dans l'Hexagone depuis avril 2012 grâce à ses lignes internationales.
Megabus s'est fait connaître en proposant des prix d'appel très bas, à une livre ou un euro selon les pays. Sur le marché français, neuf trajets intérieurs relient cinq villes françaises : Lyon, Avignon, Montpellier, Mulhouse et Perpignan. Stagecoach a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires de 4,468 milliards d'euros.
Starshipper
Lancé sur la liaison Lyon-Turin en 2012, Starshipper, est issu d'un regroupement d'autocaristes français indépendants qui se partagent les dessertes. Elle bénéficie ainsi d'un efficace réseau de partenaires locaux expérimentés.
L'entreprise exploite déjà 8 lignes nationales. Starshipper ne communique pas son chiffre d'affaires.
iDBUS
Lancée en juillet 2012 sur des liaisons internationales, la filiale de la SNCF ne dévoilera ses intentions que début septembre, mais pourrait muscler son jeu sur le marché.
La société iDBUS effectue aujourd'hui 53 liaisons, et dessert 22 villes européennes dont 9 françaises grâce à une flotte de 52 autocars, dont 46 lui appartiennent. SNCF, qui a réalisé 27,2 milliards d'euros de chiffres d'affaires en 2014, ne communique pas celui de sa filiale. Mais le quotidien Les Echos a avancé le chiffre de 12,7 millions d'euros en 2013.
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