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APST : quel successeur pour Raoul Nabet

A la tête de l’APST depuis 2009, Raoul Nabet passe la main à Alix Philipon, l’actuelle trésorière. La nouvelle présidente hérite d’un coût record des sinistres en 2015 mais d’une association au budget consolidé.

La nouvelle présidente de l’APST connaît bien les chiffres de l’association. C’est avec un coût total de sinistres de 7,4 millions d’euros en 2015, et un nombre de faillites de 51  adhérents (vs 54 en 2014) que s’est clôturée l’année 2015 pour l’APST, le garant financier des professionnels du voyage. Des chiffres présentés ce matin lors de la 51e Assemblée Générale de l’association, à l’issue de laquelle a été élue Alix Philipon.

Des chiffres particulièrement plombés par le dépôt de bilan du groupe Consult Voyages fin 2014, dont le coût représente à lui seul 6 millions. Cette défaillance a ainsi amené l’APST à gérer les 10 000 clients de ce groupe sur les 13 192 vacanciers "pris en service", à savoir partis grâce à la prise en charge du garant.

Sur les 144 sinistres survenus en 2015,  62% proviennent de la distribution, 28% de la production directe, 10 % des TO.

6 millions de fonds de garantie

Une année marquée également par une insuffisance de budget de fonctionnement (-184 K€) qui s’explique par des cotisations inférieures, en raison de départs d’adhérents en début d’année. Le budget de garantie est en revanche positif à 1,4 million d'euro. Le fonds de garantie ayant fait l’objet d’une provision exceptionnelle de 750 000 euros, celui-ci s’établit désormais à 6 millions d’euros.

Les adhésions en 2015 ont connu une belle hausse avec 421 nouvelles demandes, soit 3 221 adhérents au 31 décembre 2015. A date, ce sont 3 395 adhérents enregistrés, avec pour objectif 3 500 membres à fin 2016. 

On dénombre également 119 radiations, 245 démissions pour cessation d’activité (162) ou encore 136 partis rejoindre d’autres garants.

Parmi les quatre collèges, c’est celui représentant les agences de voyages qui reste largement majoritaire avec 87% d’adhérents. La part des offices du tourisme atteint pour la première fois les 10%, un signe positif pour Raoul Nabet qui rappelle à l’occasion que RN2D, le Réseau national des destinations départementales rejoindra les locaux de l’APST avenue Carnot à l’automne.

Le nouveau président est une femme

A l’issue de l’Assemblée générale, les votes des adhérents ont été dévoilés. Sur 2 717 inscrits sur les listes, 882 adhérents ont pris part au vote. Parmi les 12 candidats en lice pour le renouvellement du conseil d’administration, ont été élus dans l’ordre décroissant de voix Raoul Nabet, Adriana Minchella, Antoinette Raimond, Didier Calas et Pierre Doucet. Le conseil s'est ensuite réuni à huit clos pour élire le successeur de Raoul Nabet. C'est Alix Philipon, l'actuelle trésorière de l'association qui est la nouvelle présidente.

Raoul Nabet, que l’on n’attendait pas lors de l’élection de 2009 part avec un bilan plutôt positif. Homme de consensus, il aura notamment traversé de nombreuses crises, depuis le dépôt de bilan de Marsans annoncé le jour même de son élection. S’ensuivront notamment les révolutions des pays arabes, l’application de la loi Novelli, la crise inédite des volcans, mais aussi les attentats et le climat d’insécurité qui en résulte, autant d’éléments venus perturbés un secteur déjà malmené par la crise financière.

Parmi les grands chantiers de ses mandatures, Raoul Nabet aura œuvré à la modernisation des systèmes d’information, la mise en place d’une contre garantie obligatoire pour tous les adhérents, la réduction des frais de fonctionnement de l’institution, ou encore le développement de la formation grâce à la structure commune avec le Snav, TravelPro formations, qui a revendique un solde positif en 2015.

L’épisode du doublement de la garantie financière

Raoul Nabet devra notamment faire face à un épisode tumultueux en 2014, s’agissant de la garantie financière. Augmentation des sinistres oblige, l’APST se voit alors dans l’obligation de partir à la recherche de recettes complémentaires. Ainsi le taux de calcul des garanties est doublé, passant de 100 à 200 000 euros. Une décision poussée par Bercy, commente alors le président Nabet, expliquant également le passage de l’obligation de garantie de la totalité des fonds déposés, suite à la décision de la cour européenne de janvier 2014.

 « Lorsque je suis arrivé, je m’étais fixé comme objectif d’être plus proche et à l’écoute des adhérents. (…) J’ai dû faire face à une extraordinaire campagne de déstabilisation lors de l’incompréhension sur la garantie financière. (…) J’ai également pacifié les relations avec le Snav avec qui nous parlons désormais d’une seule voix. Les relations avec Atout France, le BAR ou encore le Seto ont également été resserrées. Un grand regret cependant, n’avoir pas eu le temps de mieux faire connaitre l’APST au grand public. » concluait ce matin Raoul Nabet.

Un ex-président qui estime que l’association n’a jamais été aussi riche que depuis sa création il y a 55 ans. Un patrimoine consolidé par les investissements fonciers dans l’immeuble de l’avenue Carnot, dont l’APST est quasiment propriétaire dans son entièreté.  "On va atteindre 80% de parts de marché, en raison de l’abandon des banques d’assurer la garantie illimitée. Une véritable opportunité pour l’APST et un gage de fiabilité, l’association étant le seul garant assurant aujourd’hui la « prise en service », précisait-il encore. Un bilan positif dont hérite Alix Philipon.

 

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