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Allemagne : 25 ans d’ascension touristique

Le pays fêtera, le 9 novembre, le vingt-cinquième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, puis l'an prochain celui de sa réunification. En un peu plus de deux décennies, l'Allemagne réconciliée est devenue la huitième destination la plus fréquentée au monde. Décryptage.

Le 10 novembre 1989 au matin, des milliers d'Allemands de l'Est entament un voyage historique, absent des brochures touristiques : la traversée du mur de Berlin, tombé durant la nuit sous la pression de la foule. Un an plus tard, le 3 octobre 1990, la réunification politique de la RFA et la RDA achève d'abattre la frontière qui découpait l'Allemagne en deux États. Pour le tourisme aussi, c'est un mur qui disparaît. Le territoire s'étend désormais du Benelux à la Pologne, des rives du Rhin à celle de l'Oder. La marche en avant touristique de la « nouvelle » Allemagne peut commencer. Comme pour l'ensemble des sujets touchant au développement économique, le premier effet de la réunification est un transfert massif de ressources financières et de compétences de l'ouest vers l'est, afin de soutenir la transition de l'ex-RDA vers l'économie de marché. Le tourisme n'y échappe pas : en une dizaine d'années, les infrastructures sont rénovées et développées, les personnels formés aux langues étrangères et aux standards occidentaux de l'accueil, l'offre est réorganisée, le marketing et les méthodes commerciales libérales s'imposent.

L'euro et le Mondial de foot changent la donne

Au début des années 2000, les progrès en termes de fréquentation restent toutefois mesurés. L'Allemagne ne comptabilise, en 2003, que 41,7 millions de nuitées étrangères sur son sol, contre 34,7 millions dix ans plus tôt. Mais la croissance va s'accélérer de manière spectaculaire au cours de la décennie suivante. « Deux événements nous ont beaucoup aidés, explique Beatrix Haun, directrice de l'ONAT (Office national allemand du tourisme) en France. L'arrivée de l'euro, d'abord (en 2002, Ndlr), a permis aux étrangers de voir que l'Allemagne n'était pas une destination chère, contrairement à la réputation qu'elle avait. Et puis la Coupe du monde de football, en 2006, a montré que les Allemands étaient non seulement efficaces, mais aussi accueillants, gentils et festifs. » Résultat : entre 2003 et 2013, le nombre de nuitées étrangères bondit de 72 %, pour frôler l'an dernier les 72 millions.

Vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, l'Allemagne est aujourd'hui indéniablement entrée dans le club des grandes destinations mondiales. Avec 31,5 millions de visiteurs internationaux accueillis en 2013, elle est le 8e pays le plus fréquenté au monde et le 5e en Europe. Les études internationales la placent toutes aux avant-postes sur le plan touristique, à l'image du rapport sur la compétitivité du secteur publié par le Forum économique mondial en 2013, qui avait positionné le pays au 2e rang mondial, derrière la Suisse. Les analystes avaient notamment mis en avant la qualité des infrastructures de transport du pays, la richesse de son patrimoine culturel, sa place de destination leader dans l'accueil de congrès et salons internationaux, les prix relativement compétitifs de son hôtellerie ou encore ses efforts notables en matière de développement durable. Autre motif de satisfaction : même si le tourisme ne pèse que 4,7 % du PIB allemand (contre environ 8 % en France), chaque visiteur étranger rapporte, en revanche, près de 1 400 euros en dépenses directes, soit à peu près deux fois plus que dans l'Hexagone.

Berlin au sommet

Sur le terrain, ce sont évidemment les nouveaux länder (Allemagne de l'est) qui ont le plus profité de cette ascension touristique, tandis que ceux de l'ouest, ouverts plus tôt au tourisme international, ont enregistré des progrès plus mesurés. Entre 1993 et 2013, le nombre de nuitées étrangères a ainsi progressé de 78 % dans l'ex-RFA, mais de 375 % dans l'ancienne RDA. Plus que toute autre destination, Berlin incarne cette extraordinaire transformation : en 20 ans, le nombre de nuitées y a été multiplié par 6, la capitale étant aujourd'hui de très loin la ville la plus fréquentée du pays (11,6 millions de visiteurs en 2013), devant Munich (6,3 millions), Francfort (3,4 millions) et Hambourg (2,7 millions). Cette vitalité berlinoise n'est cependant pas qu'une conséquence mécanique de la réunification. Elle est aussi et surtout le fruit d'un dynamisme culturel qui a hissé ces dernières années la capitale parmi les villes les plus attractives d'Europe, à l'image désormais bien installée de destination jeune, branchée et créative. Au-delà de Berlin, le tourisme allemand dans son ensemble a lui aussi appuyé son développement sur la culture et le tourisme urbain, des châteaux de Bavière aux palais baroque de Dresde, en passant par l'architecture Bahaus, les villes hanséatiques ou le patrimoine industriel.

Le poids des visiteurs européens

Mais pour la destination, l'avenir impose désormais de diversifier les propositions vers de nouveaux segments. « Nous allons travailler prioritairement sur l'offre à destination des seniors, le tourisme de santé et de bien-être, qui attire notamment le marché russe ou les pays arabes, et le tourisme vert et durable, autour de la randonnée, du vélo et des parcs naturels », explique Beatrix Haun, qui rappelle que l'Allemagne compte 104 parcs naturels, 15 réserves de biosphères et 15 parcs nationaux. Le succès de la destination devrait cependant rester très majoritairement porté par les visiteurs européens, à l'exception notable de la clientèle originaire des États-Unis, troisième plus important marché émetteur pour le pays. En 2020, trente ans après la réunification, l'Allemagne s'est fixée pour objectif d'atteindre les 80 millions de nuitées étrangères, dont 75 % en provenance d'Europe.

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