Alitalia au bord de l’implosion
Le dépôt de bilan de la compagnie aérienne paraît inéluctable. L'État doit nommer des administrateurs chargés de trouver des repreneurs ou bien de liquider la compagnie.
On est sans doute en train de vivre les dernières heures d’Aliatalia, du moins dans sa gouvernance actuelle. Lundi, le conseil d'administration "a pris acte avec regret des décisions de ses employés de ne pas approuver l'accord conclu le 14 avril entre l'entreprise et les représentants syndicaux".
Cet accord aurait permis de débloquer une augmentation de capital de 2 milliards d'euros, comprenant 900 millions de financement nouveau qui aurait pu être utilisé pour relancer la compagnie.
Suppression d'emplois et baisse des salaires
Quelques 6 816 salariés d'Alitalia, soit 67% des votants (consultés entre jeudi et lundi par référendum) ont dit non au plan social négocié entre l'entreprise et les syndicats.
Ils ont rejeté un plan prévoyant 1 700 suppressions d'emploi et une baisse de salaire de 8%, alors que le gouvernement, qui a fait office de médiation ces dernières semaines, avait répété tout le week-end qu'il n'y avait pas de solution alternative.
Les actionnaires lâchent l'affaire
Les principaux actionnaires d'Alitalia – Etihad Airways et Les Postes Italiennes ainsi que les banques italiennes UniCredit et Intesa Sanpaolo – avaient indiqué qu’ils ne procèderaient pas à une nouvelle injection de capitaux en cas de rejet du plan de restructuration. De leur côté, plusieurs membres du gouvernement italien avaient prévenu les employés d'Alitalia qu'ils ne pourraient pas compter sur l'Etat pour sauver la compagnie.
Etant donné l'impossibilité de procéder à la recapitalisation d'Alitalia, le conseil d'administration indique dans un communiqué avoir "décidé d'ouvrir les procédures prévues par la loi". Cette décision revient à activer la procédure d'"administration extraordinaire" publique en vue d'une hypothétique reprise ou d'une liquidation.
Le choix reviendra aux actionnaires d’Alitalia, qui ont été convoqués ce jeudi 27 avril. Etihad pourrait désormais chercher à vendre ses parts au géant européen du transport Lufthansa, estimait mardi le quotidien italien La Stampa, sans citer de sources.