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Airbnb a séduit 5 millions de Français en 2015

Le géant californien a réalisé sur le marché hexagonal une percée fulgurante l'an dernier, annonce son DG France. Quel est son impact sur le secteur hôtelier ?

"En 2015, environ 5 millions de Français* ont utilisé Airbnb pour voyager en France ou à l’étranger", indique Nicolas Ferrary, directeur général France de l’icône de l’économie collaborative, ou plutôt de "l’économie d’usage".

C'est un euphémisme d'affirmer qu'Airbnb monte en puissance. Au cours de l’année 2014, le groupe avait comptabilisé deux millions de voyageurs français.

Le profil de ses clients change, ce qui se traduit dans le choix des destinations. "Parmi les Français qui voyagent avec nous, 30% à 40% restent en France, contre 10% autrefois", indique Nicolas Ferrary. Une évolution qui fait converger ses clients vers le profil-type des touristes. Selon le Baromètre Opodo réalisé par Raffour Interactif, 79% de nos compatriotes ont choisi la France l’an passé (contre 77% en 2014), et 35% l’étranger ou les DOM/TOM (contre 37%).

L'hôtellerie reste en croissance

"Aucune étude n’affirme que l’économie collaborative prend des parts de marché à l’hôtellerie, martèle Nicolas Ferrary. L’hôtellerie continue de se développer".

Sur le marché français, de fait, le secteur hôtelier a enregistré une hausse de 3,3% des nuitées au troisième trimestre 2015, selon les données publiées par l’INSEE. Toutefois, dans le même temps, Airbnb a bénéficié d’un taux de croissance largement supérieur, qui accrédite l’hypothèse d’un transfert, partiel, de clientèle.

S’agissant des études d’impact, il en existe, mais surtout outre-Atlantique, les Etats-Unis représentant le premier marché – devant la France – du géant de la location entre particuliers. "More People Who Use Airbnb Don't Want to Go Back to Hotels", titre ainsi le magazine Fortune, citant une enquête de Goldman Sachs. Environ 79% des 2000 consommateurs interrogés qui n’avaient jamais testé Airbnb ou un autre site d’hébergement C2C préfèrent les hôtels traditionnels. Mais le pourcentage est divisé par deux, et tombe à 40% parmi les répondants qui ont déjà expérimenté cette nouvelle génération de sites.

Répondre à ses détracteurs

"Nous avons connu une première révolution, celle de la distribution, commente Nicolas Ferrary. Aujourd’hui, nous assistons à la révolution de l’offre, avec l’émergence de nouvelles offres touristiques. Nous sommes complémentaires, avec une offre différente, qui permet aussi de combler des manques, et de répondre à des pics de demande, comme lors d'événements sportifs ou culturels".

"Tous les secteurs sont touchés par l’économie collaborative, a souligné lors des Assises de la location de vacances Pascal Terrasse, député de l’Ardèche, auteur d'un récent Rapport sur l’économie collaborative. Nous pouvons parler d'ubérisation. La jeunesse veut des usages, et ne souhaite plus être propriétaire de sa résidence secondaire ou de sa voiture. L’économie traditionnelle doit s’adapter à la transition numérique. Sinon, nous perdrons des parts de marché".

De nombreux hôteliers, eux, ont Airbnb dans le collimateur. Et leurs syndicats répètent à l'envi que la présence d'agences immobilières sur la plate-forme peut écarter la plate-forme de l’économie collaborative. Pour couper court à la critique, Airbnb pourrait-il envisager un affichage sur le modèle du site Leboncoin, qui distingue les Professionnels des Particuliers en deux sous-catégories ? "C’est une option, répond Nicolas Ferrary. Nous ne sommes pas opposés à le faire. Mais en voulant faire preuve de plus transparence, nous pourrions au contraire créer de la confusion. Nous devons d’abord bien définir ce qui distingue le professionnel du particulier". A terme, il faudra de toute évidence apporter une meilleure lisibilité, pour ne pas entacher l’image de l’entreprise californienne.

* NB : un Français ayant voyagé deux fois avec Airbnb en 2015 est comptabilisé deux fois.

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