Air Méditerranée propose aux salariés français licenciés d’être reclassés en Grèce
La flotte et le personnel d’Air Méditerranée sont progressivement transférés vers la filiale grecque Hermès. Les salaires proposés sont inférieurs d’environ 30%.
La compagnie aérienne Air Méditerranée a proposé à une trentaine de ses pilotes et hôtesses basés en France d'être reclassés dans sa filiale en Grèce, pour un salaire réduit de 30% en moyenne, selon les syndicats. Les salariés assureraient les mêmes vols, au départ de France, mais pour le compte de la filiale Hermès. Les hôtesses et stewards gagnant le SMIC en France toucheront 900 euros à Athènes et les commandants de bord, payés 6.000 euros, gagneront 3.700 euros selon le délégué du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL), Denis Roumier.
Fin 2011, Air Méditerranée a annoncé le licenciement de 85 employés. Mais au total, "200 personnes sur environ 450" seraient concernées "puisque des CDD français qui venaient habituellement renforcer nos effectifs de mars à octobre iront également pointer au chômage" explique le SNPL.
"Au train où vont les choses, nous nous attendons (….) au départ de toute notre flotte, à la disparition de notre entreprise, et pire encore, à ce que la méthode se propage aux autres compagnies aériennes", ajoute le SNPL dans une lettre ouverte.
Le syndicat déplore qu’aucun plan "sérieux" d’économie n’ait été instauré avant le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Il met notamment en question la gestion du carburant, "40 % des coûts d’exploitation, contre 10 % pour la masse salariale, dixit notre PDG".
En 2010, Air Méditerranée a enregistré ses premières pertes (2,5 millions d’euros) malgré un chiffre d’affaires en hausse de 3%, à 211 millions d'euros. 2011 serait également déficitaire.
