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Air France-KLM : les points forts et les faiblesses selon Jean-Marc Janaillac

Devant les sénateurs, Jean-Marc Janaillac a listé hier sans concession les forces et les faiblesses du groupe Air France-KLM dont il a pris les commandes il y a cinq mois.

Jean-Marc Janaillac poursuit sa tournée. Après l’Assemblée nationale mardi 29 novembre, le PDG d’Air France-KLM a été auditionné mercredi 30 par la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. L’occasion de poser un diagnostic clair sur l’état du groupe franco-néerlandais, alors que les négociations entre la direction et les syndicats de pilotes et de PNC ont repris cette semaine.

Des forces structurelles et humaines

Aux commandes d’Air France-KLM depuis juillet 2016, Jean-Marc Janaillac a commencé par rappeler les forces du groupe au chiffre d’affaires de 25 milliards d’euros, dont 16,5 milliards pour Air France.

Premier atout, le réseau long-courrier, "fort et équilibré", avec un grand nombre de destinations. Autres piliers du groupe, ses hubs de Roissy-CDG et d’Amsterdam-Schipol, soit deux des principaux aéroports européens qu’il est possible de combiner, et sa présence dans des alliances performantes, notamment celle avec Delta sur l’Atlantique nord. L’activité de maintenance, numéro 2 après celle de Lufthansa, est "profitable et se développe".

Outre la "qualité des services et des produits, fortement améliorée sous l’impulsion d’Alexandre de Juniac", Jean-Marc Janaillac ne manque pas de saluer, dans un contexte social encore tendu, "des personnels de grande qualité qui ont un très fort attachement à leur métier et à leur entreprise".

Trois grands points faibles

"Fragile". Lorsqu’il en vient aux faiblesses du groupe, Jean-Marc Janaillac lâche le terme en plusieurs occasions. Dans le détail, le patron identifie trois points clés.

Premier élément d’inquiétude, la rentabilité. Celle d’Air France correspond, en termes de résultat opérationnel, "à la moitié de la rentabilité de Lufthansa, au tiers de celle British Airways et au quart de celle de Delta ou d'EasyJet". Celle de KLM est certes un peu plus forte, "mais à des niveaux inférieurs à ceux de nos concurrents".

C’est ensuite la "faiblesse financière" qui est évoquée, "avec un bilan faible et une valeur en bourse ridiculement basse", à 1,6 milliard d’euros à la Bourse de Paris. Une valorisation qui correspond à 10 de ses avions long-courriers, quand il en possède 160. Par ailleurs, si la dette a "fortement baissé", elle est toujours bien supérieure à celle des concurrents et les fonds propres d’Air France sont négatifs.

Troisième et dernière faiblesse soulevée par Jean-Marc Janaillac : "une situation de manque de confiance". Entre les différentes catégories de personnels et vis-à-vis du management chez Air France, entre Air France et KLM, mais aussi envers l’avenir du groupe.

Vers une croissance rentable

Tout l’enjeu de "Trust together" est là, renouer avec la confiance pour renouer avec la croissance, mais pas n’importe laquelle. "De la croissance qui ne serait pas rentable ne serait pas satisfaisante et ne permettrait pas de redresser la situation de l’entreprise", avertit Jean-Marc Janaillac.

Un contexte qui s’est enrichi d’une bonne nouvelle avec l’annonce de résultats positifs en 2016. "Le résultat d'exploitation ne sera pas loin du milliard d'euros", a déclaré le PDG devant l’Assemblée nationale le 29 novembre. De bonnes performances imputables aux plans Transform et Perform, mais surtout à la baisse des prix du pétrole avec une facture en baisse de 1,5 milliard d’euros par rapport à 2015. Une annonce à double tranchant, qui pourrait aussi servir aux syndicats pour refuser de nouveaux efforts de productivité.

La concurrence grandissante des compagnies du Golfe

"Nous sommes face à une concurrence extrêmement forte et redoutable", souligne Jean-Marc Janaillac. Les compagnies du Golfe, qui ne sont soumises ni aux mêmes redevances ni aux mêmes cotisations sociales, sont particulièrement visées. Et de citer un exemple parlant : "Il y a  4 ans, Emirates avait le même nombre d’avions long-courriers que Air France et KLM. Qatar Airways avait la moitié de notre flotte. En 2020, Emirates aura le double d’avions d’Air France et KLM, et Qatar aura la même flotte que nous".

"Dans un monde où il y a une croissance du transport aérien, quand on s’appelle Air France et KLM, on ne peut pas se résigner à l’atrition, il faut trouver les moyens de la croissance", répète-t-il. Voilà pour la destination. "L'altitude et la vitesse de croisière dépendront des conditions météo", comme le faisait remarquer Zoran Jelkic, directeur du marché France d'Air France, lors d'un point presse à la mi-novembre. Possiblement tempêtueuses, les négociations syndicales sont en cours. 

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