Air France : et maintenant ?
La compagnie n’a pas encore trouvé d’accord pour le développement de Transavia France et va devoir demander de nouvelles mesures de productivité à ses salariés, dans un climat social tendu.
Après 14 jours d’arrêt de travail, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a sifflé la fin de la grève. Mais le plus difficile reste à venir pour Air France.
La première conséquence de la grève sera financière. Pendant 14 jours, plus de 50% des vols du groupe, et près de 75% pour la seule compagnie Air France, ont été annulés. D’après la direction, l’impact sur le résultat d’exploitation devrait avoisiner les 280 millions d’euros. Le bénéfice d’exploitation de 2014 devrait donc atteindre 2 milliards d’euros, au lieu des 2,2 à 2,3 milliards attendus.
Urgence sur Transavia France
Malgré la fin de la grève, la direction d'Air France va également devoir poursuivre les négociations avec les syndicats de pilotes. Elle doit trouver rapidement un accord avec les pilotes pour le développement de Transavia France, qui doit compter 3 appareils de plus cet été. Compte tenu du refus d’Alexandre de Juniac, PDG du groupe, d’accorder un contrat unique Air France à tous les pilotes volant sur des appareils de plus de 100 places, des concessions devraient logiquement être faites au SNPL.
De nouveaux accords de productivité à négocier
Mais cette position ne devrait pas faciliter la suite des discussions avec les autres salariés qui comprennent de moins en moins les revendications des pilotes d'Air France. Le nouveau plan stratégique d’Air France-KLM, Perform 2020, prévoit en effet le retour à un niveau de rentabilité jamais atteint dans l’histoire du groupe grâce à des accords de productivité négociés avec chaque catégorie de salariés (pilotes, stewards et hôtesses et personnel au sol).
Demandes de remboursement ou d'indemnités
Air France va aussi devoir gérer l’après grève. Les services après-vente, et probablement plus tard la médiation tourisme et voyage, font faire face à un afflux de demandes de remboursements ou d'indemnités. L’image de la compagnie, enfin, devrait être impactée.
Malgré ses efforts, avec les investissements et la communication sur la montée en gamme, de nombreux voyageurs ont pu voyager grâce à easyJet, Ryanair ou d’autres compagnies. "On a pu attirer certains voyageurs business qu’on avait jamais vus et ils ont été très satisfaits du service. J’espère qu’il vont désormais voler plus souvent avec nous", explique ainsi Edmond Richard, directeur commercial Europe d’Air Caraïbes.
Davantage de place pour easyJet, Ryanair etVueling
Enfin, l’abandon du projet Transavia Europe impactera la rentabilité du pôle Transavia, qui devait atteindre un résultat d’exploitation positif de 100 millions d’euros en 2017.
Il devrait également compromettre la volonté du groupe de devenir un des principaux acteurs européen du court et moyen-courrier européen avant 2020, laissant davantage de place à easyJet, Ryanair, Vueling et les autres compagnies low cost.