Air France dans le rouge en 2011
Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM affiche une perte nette de 809M€ en 2011, due notamment à la hausse d’une facture carburant qui s'alourdira encore cette année.
La perte nette d’Air France-KLM a plongé à 809 millions d'euros l'an passé, après un bénéfice de 289 millions en 2010, qui avait bénéficié d'une plus-value de 1,03 milliard liée à Amadeus. Son chiffre d'affaires a augmenté de 4,5% à 24,36 milliards d'euros.
"L'année 2011 a été difficile pour le groupe en raison d'une conjoncture incertaine combinée à une forte augmentation du prix du pétrole", résume le président Jean-Cyril Spinetta. Les troubles au Maghreb, les guerres civiles en Afrique et le tremblement de terre au Japon "ont profondément désorganisé notre réseau", a-t-il ajouté.
La facture carburant, deuxième poste de dépenses après les coûts de personnels, s'est élevée fin 2011 à 6,438 milliards d'euros (+16,3%) et elle devrait encore augmenter de 1,1 milliard cette année. Pour autant, le groupe, qui a en outre accusé une perte d'exploitation de 353 millions d'euros, se fixe pour "priorité absolue" de stabiliser en 2012 sa dette nette à 6,5 milliards d'euros.
Dans un contexte difficile, et avec un pétrole toujours plus cher, Air France-KLM estime que le résultat d'exploitation du premier semestre sera moins bon que celui de 2011. "En revanche, le second semestre devrait enregistrer l'impact positif des premières mesures du plan à trois ans", souligne le groupe.
Négociations avec les syndicats
Pour redresser la barre, Air France-KLM a initié un plan triennal. Annoncé en janvier, ce plan (2012-2015) vise à réduire l'endettement de deux milliards à fin 2014, à améliorer la productivité du groupe et le retour à l'équilibre de l'activité moyen-courrier à fin 2014.
Le groupe a gelé les embauches et les salaires, tout en entamant avec les organisations syndicales des négociations sur la révision des conventions et accords régissant le groupe. Objectif : "aboutir à un nouveau modèle social, pour répondre au nouveau modèle économique que nous souhaitons mettre en place", a expliqué Alexandre de Juniac.
La deuxième phase du plan, dont les syndicats craignent qu'elle comporte des réductions d'emplois, doit aboutir fin juin.