Air Berlin : Ryanair jette l’éponge… pour l’instant !
Ryanair ne lancera pas d'offre sur la compagnie allemande en crise Air Berlin. Du moins pour l’instant.
Depuis quelque temps, Ryanair était régulièrement cité parmi les prétendants à un dépeçage d'Air Berlin, qui a lancé mi-août une procédure d'insolvabilité et n'est maintenue à flot que par un prêt de 150 millions d'euros du gouvernement allemand. Mais ce sera sans la low cost qui a jeté l’éponge, s'estimant victime d'un "coup monté" allemand destiné à favoriser Lufthansa, a déclaré mercredi son patron Michael O'Leary.
Une requête devant la Comission Européenne
"A ce stade, nous restons à l'écart", a boudé le PDG lors d'une conférence de presse à Berlin. "S'il s'agissait d'une procédure ouverte et équitable, menée par un tribunal", alors "nous lancerions immédiatement une offre pour la totalité d'Air Berlin."
Il n’en démord pas. Selon lui, il fait face à un "coup monté", qui unirait le gouvernement allemand, Air Berlin et Lufthansa, afin d'offrir au géant allemand de l'aviation "un Air Berlin désendetté", à grands renforts d'aides publiques et au mépris des règles de la concurrence.
Ryanair a même déposé une requête devant la Commission européenne et l'Office allemand des cartels pour bloquer la reprise de la compagnie berlinoise par Lufthansa.
Ryanair craint pour ses slots
Il faut dire que le patron de Ryanair craint que "si ce rachat illégal aboutit", sa compagnie puisse avoir des "difficultés à obtenir des créneaux horaires dans d'importants aéroports comme Berlin, Munich et Francfort, où Lufthansa contrôlera plus de 80% des créneaux".
Hormis Lufthansa, TUI, déjà propriétaire de la compagnie TUIfly et Corsair, ainsi que l’entrepreneur Rudolf Wöhrl restent dans la course en vue d'un rachat. "Pour des raisons de concurrence, une compagnie ne peut pas acheter seule Air Berlin", a souligné la semaine dernière la ministre allemande de l'Economie, Brigitte Zypries.