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Air Austral fait payer sa dette aux actionnaires

La valeur des titres de la compagnie va être diminuée par 22, avant une augmentation de capital à 70 millions d’euros.

Air Austral compte réaliser une opération capitalistique accusée de provoquer la "ruine" des petits actionnaires et de chasser les salariés et les Réunionnais de son capital. La compagnie aérienne, qui a publié une perte d’exploitation de 50 millions d’euros sur l’exercice 2011-2012, doit apurer ses dettes grâce à un "coup d’accordéon", qui sera proposé au vote lors d'une assemblée générale ce vendredi.

Concrètement, elle entend ramener la valeur de ses actions de 450 à 20 euros, puis souhaite émettre près de 3,5 millions d’actions à 20 euros, pour atteindre un capital de 70 millions d’euros. "Seuls les actionnaires ayant les moyens financiers de suivre pourront maintenir leur pouvoir de décision au sein de la compagnie. Les autres seront liquidés", soulignait jeudi Témoignages, le quotidien du PC réunionnais. La Sematra fournira ainsi l'essentiel de l'augmentation de capital, en participant à hauteur de 65 millions d’euros, selon une source interne à la compagnie cité par l’AFP.

Le capital actuel, 29 millions d’euros, est détenu à 46,7% par la Sematra (46,57%), dont l'actionnaire majoritaire est le conseil régional. Les salariés détiennent 17,51%, les banques 14,45% et la caisse de retraite locale 6,75%. "On a cédé au diktat des banques. C'est la ruine des petits porteurs", a dénoncé jeudi un chef d'entreprise réunionnais Théophane Narayanin, membre du conseil de surveillance. Sa société R
Finances a investi 1,6 million d'euros dans la compagnie, soit 5% du capital.

Marie-Joseph Malé, ancien d'Air France, a remplacé Gérard Ethève à la présidence du directoire d’Air Austral en avril dernier. L'ensemble du directoire avait présenté sa démission peu après la réalisation d'un audit de Deloitte Finance. Le cabinet avait conclu que la situation de la compagnie était notamment liée à la "dégradation des paramètres d'exploitation du fait de l'augmentation du prix du kérosène" et à "une accélération de la consommation de la trésorerie sur les exercices 2011 et 2012, notamment en raison des besoins de financement générés par les nouveaux appareils.

 

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