AccorHotels accélère Onefinestay, l’Airbnb du luxe
Rachetée l'an dernier par AccorHotels, Onefinestay monte en puissance en intégrant Squarebreak et Travel Keys. Avec toujours la même volonté de combiner locations saisonnières et services hôteliers, pour une clientèle select.
Onefinestay, c’est la filiale à 100% d'AccorHotels, spécialisée dans la location saisonnière haut de gamme. "Notre plate-forme réunit 10 000 maisons et appartements dans 180 destinations", explique son directeur général Javier Cedillo-Espin. L’an dernier, à pareille date, Onefinestay agrégeait seulement 2 500 logements. Sa montée en puissance s'explique par la croissance externe d'AccorHotels : les appartements du français Squarebreak et les villas de l’américain Travel Keys, deux entreprises également rachetées par le groupe hôtelier, sont venus compléter l’inventaire. "Le fil rouge des trois portefeuilles ainsi rassemblés, c’est l’expérience client et la personnalisation de nos services", proches des standards hôteliers, insiste Javier Cedillo-Espin. Le trio revendique 30 000 à 40 000 clients sur une base annuelle.
Jusqu’à 200 000€ la semaine
D'origine britannique, Onefinestay se positionne dans le luxe, avec des villas et autres lofts qui sont à 80% des propriétés privées, assure-t-il.
En moyenne, la nuitée démarre à 500 euros, précise Hugues van Heesewijk, directeur de la croissance (et fondateur de Squarebreak). "Nous avons même un chalet à 200 000 euros la semaine à Courchevel".
"Nous revendiquons une approche sélective. La croissance maîtrisée est notre cheval de bataille, notre ADN. Nous espérons atteindre 20 000 propriétés à l’horizon 2020". Un bel inventaire, qui reste toutefois très modeste par rapport au généraliste et leader mondial Airbnb, jouant pour sa part toutes les gammes de prix. En France seulement, le californien affiche 450 000 annonces, traduites dans de nombreuses langues. Onefinestay n'est pour l'heure qu'en anglais, ce qui constitue un vrai frein pour sa percée à l'international.
Une distribution sélective
AccorHotels le présente succintement sur son site, à travers une page dédiée, séparément des hôtels. Son PDG Sébastien Bazin caresse de grandes ambitions pour sa nouvelle pépite, à laquelle il accorde un budget de 64M€ sur cinq ans. "On va probablement multiplier le chiffre d'affaires par 10. Il sera certainement supérieur à celui de la marque Sofitel", a-t-il souligné l’an passé, sans préciser à quelle échéance.
"Notre chiffre d’affaires va croître plus vite que le nombre de propriétés, assure pour sa part Hugues van Heesewijk. Le revenu par bien, l’équivalent du RevPar, est en forte progression."
Onefinestay travaille en direct, mais pas seulement. Des agences haut de gamme, notamment des membres de réseau américain Virtuoso, le revendent. La distribution est, elle aussi, sélective.
Hugues van Heesewijk et Javier Cedillo-Espin, interviewés jeudi 26 octobre à Paris.
