Abus de position dominante de Google : le voyage est-il concerné?
Les professionnels du voyages saluent, à travers le Snav, l'action de Bruxelles, et sa "communication de griefs" envers Google.
Après cinq ans d'enquête sur des soupçons d'abus de position dominante, la Commission européenne a adressé mercredi 15 avril à Google une "communication de griefs". Le Syndicat national des agents de voyages (Snav) salue l'initiative, qu'il qualifie de "première étape importante". Cette action constitue "un signal d’alerte fort, mais également de vigilance concrète envers les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) ainsi qu'aux nouveaux acteurs multinationaux et dominants", explique-t-il dans un communiqué.
Une première étape
Mais encore ? "La commission européenne relève le risque d’abus de position dominante de Google, les liens sponsorisés qui polluent l’objectivité de l’information, explique Jean-Pierre Mas, président du Snav. Amorce d’une lucidité porteuse d’actions".
Rappelons que le syndicat s’est joint il y a un an à l’alliance l’Open Internet Project (OIP), ainsi qu’aux 400 entreprises et organisations européennes unies, pour défendre les intérêts des entreprises face aux géants du web. L'OIP avait mené le 15 mai 2014 une conférence européenne (lire l'article La fronde anti-Google s'organise), afin de dénoncer ce type d'affichage du comparateur de vols du groupe de Mountain View (Double-cliquez pour agrandir la capture d'écran :) :
Pour Frédéric Vanhoutte, président de la commission Voyages connectés, l'action de la Commission européenne répond à une attente forte de bon nombre d'entreprises de notre industrie. Le patron d'Eventiz estime qu'elle permet pourrait, un jour, s'étendre à la lutte contre le stockage et l’utilisation de données personnelles et privées à des fins commerciales.
Le risque : 6 milliards d'€ d'amende, et plus
C’est l’échec des discussions à l’amiable, menées depuis 2010, qui a conduit Bruxelles à formaliser des griefs contre Google. La procédure pourrait se solder par une amende correspondant à 10% du chiffre d’affaires annuel mondial du groupe américain, soit 6 milliards de dollars. Surtout, la Commission est susceptible d'imposer à Google des actions "correctives" pour rétablir une concurrence plus loyale. Le groupe pourrait être contraint de modifier la présentation de ses résultats afin de mieux distinguer ce qui relève d’un service Google ou du référencement naturel, concernant son propre service de comparaison de prix "Google Shopping", voire ses comparateurs sectoriels Google Flights et Google Hotel Finder.
La Commission européenne et Google vont de nouveau discuter. Le géant de la recherche trouvera-t-il cette fois une réponse satisfaisante aux yeux des autorités ? Il a déjà réagi, via son blog, en évoquant notamment le voyage.